Montpellier se distingue une fois de plus en se classant à la deuxième place des villes françaises les moins endettées, selon une étude de l’Institut Montaigne. L’étude porte sur les 12 plus grandes villes de France. Avec un budget total de 451 millions d’euros, la ville a su maintenir une trajectoire financière solide tout en enregistrant une augmentation significative du budget par habitant, particulièrement entre 2020 et 2021, principalement due à l’augmentation des dépenses d’investissement (+30%).
Cette augmentation des dépenses d’investissement reflète l’engagement de Montpellier à investir dans des projets concrets pour le développement de la ville et le bien-être de ses citoyens. Cependant, cette situation pourrait nécessiter une vigilance accrue, car les dépenses de personnel prévues pour les budgets 2022 et 2023 restent élevées, ce qui pourrait affecter le budget.
Un aspect préoccupant concerne le rythme d’évolution des dépenses de fonctionnement, qui a connu une croissance bien supérieure entre 2020 et 2021 (+7,7%) par rapport à la moyenne annuelle entre 2016 et 2019. Cette évolution est nettement supérieure à la cible globale prévue par la loi de programmation des finances publiques 2018-2022 pour les collectivités territoriales (+1,2%), mais elle est en partie attribuable au contexte inflationniste qui a entraîné un assouplissement des dispositifs de suivi des dépenses publiques.
La ventilation des dépenses d’investissement est également intéressante, avec un doublement des dépenses d’aménagement des territoires et de l’habitat entre 2021 et le budget 2022, compensé par une division par deux des investissements dans l’enseignement, la formation professionnelle et l’apprentissage.
Malgré ces bons résultats en matière d’endettement, la remontée des taux d’intérêt en cours constitue un facteur de risque pour Montpellier, dont l’endettement a progressé et qui ne pourra plus compter sur la baisse des charges financières enregistrée entre 2016 et 2019 (-2%), puis en 2020-21 (-6,3%). La hausse prévue des coûts de l’énergie (+121% projeté en 2023) ajoute également un défi supplémentaire pour la gestion financière de la ville.
Il est cependant important de noter que jusqu’en 2022, le niveau de la dette par habitant à Montpellier (714€) est resté faible, bien inférieur aux autres communes de la même strate démographique, avec une médiane de 1128€ pour la dette par habitant des villes similaires. La capacité de désendettement de la ville s’est également améliorée entre 2016 et 2021.
Malgré une progression moins marquée de la capacité d’auto-financement brute entre 2020-21 comparée à 2016-19, Montpellier doit faire face à une diminution plus forte de la capacité d’auto-financement nette annuelle, en raison de la hausse des remboursements d’emprunts.
Concernant la dette de Montpellier Métropole, celle-ci présente un niveau très élevé, avec une capacité de désendettement atteignant le seuil de vigilance fixé à 10 ans.
Montpellier mérite une fois de plus des éloges pour sa gestion financière rigoureuse, se classant au deuxième rang des villes les moins endettées de France. Cependant, les défis futurs liés aux dépenses de fonctionnement, à la hausse des coûts et à la dette de Montpellier Métropole nécessiteront une gestion prudente et réfléchie pour maintenir sa position solide sur le plan financier.